La plaine du Rhône, cette œnothèque à ciel ouvert

30 juillet 2019
La plaine du Rhône, cette œnothèque à ciel ouvert>

Le Valais et sa plaine du Rhône bénéficient d’un climat tout à fait particulier et exceptionnel, conférant à la région un terroir abondant et généreux et faisant d’elle une zone viticole extraordinaire. Alors ? C’est comment de vivre dans une œnothèque à ciel ouvert ?

Les fameux abricots du Valais sont les stars du moment, et puis un peu plus tôt dans la saison les asperges et plus tard viendront les poires, les châtaignes et… le raisin. Oui, les terres de la Vallée du Rhône sont spécialement riches et les cépages qui y sont cultivés particulièrement nombreux. Tout cela grâce à un microclimat. Le soleil y brille plus qu’ailleurs. Si, si, près de 300 heures par an, soit plus que les régions les plus au sud du pays. Cela s’explique grâce aux Alpes bernoises et valaisannes qui agissent comme barrières de protection et bloquent les masses froides et humides. Le climat valaisan est privilégié. Il fait bon y vivre et ce n’est pas la vigne qui dira le contraire. En effet, le Valais possède près de 4’800 hectares de vigne répartis en 80’000 parcelles, soit 450 caves !

Henri Valloton, vigneron, éleveur et encaveur de Fully confirme : «grâce au microclimat du Valais, nous avons un paysage viticole presque unique au monde, une viticulture héroïque soulignée notamment par les murs en pierre sèche. » Il est vrai qu’en Valais, les pentes sont escarpées et les vignobles sont installés jusqu’à 800m d’altitude, le plus haut culminant même à 1000m, d’où leur édification en terrasses soutenues par des murs en pierre sèche. Une vraie prouesse architecturale qui allie pratique et esthétique. C’est sur ce terroir si particulier que naissent des vins uniques.

Les vins valaisans ont du caractère, cela se ressent. Ils bénéficient d’ailleurs d’une AOC et plusieurs grands crus sont régulièrement primés dans des concours nationaux et internationaux. Mais alors pourquoi, malgré leur qualité, les vins du Valais manquent de notoriété à l’étranger ? « Tout simplement parce que le vignoble valaisan reste un petit vignoble », explique Henri Valloton. « Aussi, nous exportons peu, ce qui diminue la notoriété à l’international. Mais nous possédons de grands vins qui auraient leur place à côté de ceux issus des plus grandes régions viticoles du monde. »

C’est pourtant sur ce petit territoire viticole que poussent plus de 50 cépages différents. Une diversité impressionnante qui comprend aussi plusieurs cépages autochtones. « C’est encore une fois ce microclimat, aussi chaud que le sud, mais encore plus sec, qui permet de cultiver autant de cépages. Cela associé à la grande variété de sols. », éclaire le vigneron de Fully. Effectivement, terrains graveleux et arides, granitiques ou encore calcaires se succèdent le long de la plaine du Rhône, donnant des conditions idéales et riches pour la culture de tous ces nombreux cépages. « Cette diversité est évidemment une force, mais aussi une faiblesse, car les volumes de production restent petits et il est alors difficile d’avoir une assez grande quantité pour l’export. »

De son côté, Henri Valloton cultive 14 cépages différents, avec lesquels il produit 23 vins. Il a même replanté plusieurs vieux cépages comme la Durize. D’ailleurs, comment s’annonce la récolte à venir ? : « ça se présente bien, surtout qualitativement ! » Et c’est une très bonne nouvelle pour nous ! Puisqu’il semble que, faute d’exportation, le vin valaisan se consomme avec plaisir… en Valais !

copyright Dominique Derisbourg

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